Vieux-Vy-sur-Couesnon

cliché Archives d'Ille et Vilaine - 4M422

L'ensemble documentaire que nous avons étudié était composé de courriers et de rapports entre la police et le préfet d'Ille-et-Vilaine. Ceux-ci étaient rédigés par des fonctionnaires et concernent le camp de réfugiés espagnols de Vieux-Vy-sur-Couesnon. Y sont décrits les conditions de vie et le moral des réfugiés. On y trouve aussi des inventaires, et divers rapports sur la tenue du camp et de son matériel.

On apprend que ce camp est en fait constitué d'anciens baraquements de mineurs désaffectés. Mineurs qui travaillaient à la mine d'argent de Vieux-Vy-sur-Couesnon, située à l'écart du village. Y étaient disposés 87 logements constituant un total de 388 pièces. La vie y était spartiate et les réfugiés y disposaient de peu de matériel. Pour dormir, des paillasses ou des lits de camp ; pour la cuisine des ustensiles en nombre insuffisant (4 casseroles pour environ 600 personnes !). Enfin, le reste du mobilier, même si il était assez large (de la couverture aux pots de chambre, matelas, sommiers, chaises et tables ou encore matériel de chauffage tel que des poêles à charbon), était disponible en peu d'unités. Le camp souffrit du froid hivernal à cause d'un manque de poêles et de combustible. A noter, la présence d'un tableau noir qui a sans doute servi pour ces réfugiés à apprendre le français afin, entre autres, de trouver un emploi où encore d'assurer l'avenir de leurs enfants en le leur apprenant.

Enfin, on sait que les conditions de vie dans ce camp n'ont cessé d'empirer faute de moyens mis à disposition. Le matériel s'est dégradé et n'a été que peu remplacé. Les rapports mentionnent bien ces dégradations, mais malgré cela on peut lire que les réfugiés du camp étaient dans un "excellent état d'esprit". Le camp fut finalement évacué lors de l'entrée de la France dans la Seconde guerre mondiale et les pensionnaires furent, pour la majeure partie, renvoyés en Espagne.

Gabriel et Samy